Un événement, c’est vivant, joyeux, éphémère… mais ça laisse aussi beaucoup de traces. Et pas seulement dans les souvenirs : les déchets produits sont souvent invisibles pour le public, mais bien réels pour l’environnement. À chaque édition, ce sont des kilos – voire des tonnes – de matière qu’il faut traiter, trier, valoriser.
Pour éviter que tout parte à la benne, le recyclage de vos déchets dans l’événementiel doit être pensé flux par flux. Car chaque type de déchet a ses spécificités, ses contraintes… et ses solutions. Décryptage 💡
Flux 1 : les biodéchets, ces (fausses) victimes oubliées
Souvent relégués au second plan, les biodéchets représentent pourtant un des flux les plus importants en volume sur un événement. Buffets, plateaux repas, foodtrucks, traiteurs… partout où l’on mange, on génère des restes, épluchures, déchets alimentaires invendus.
Depuis 2024, leur tri à la source est obligatoire pour tous, quelle que soit la taille de l’organisation. Et pour que ce tri soit efficace, le matériel doit être à la hauteur. Des contenants mal choisis, mal placés ou non identifiés peuvent tout faire capoter. On te conseille vivement de lire notre article dédié sur comment bien s’équiper pour trier les biodéchets 🍏 : vous y trouverez les clés pour installer les bons bacs, au bon endroit, avec les bons messages.
Les biodéchets bien triés peuvent ensuite être valorisés en compost ou en énergie, selon la filière choisie. Et c’est une vraie réussite à mettre en avant dans votre bilan RSE.
Flux 2 : les plastiques, à manier avec précaution
Les événements regorgent encore de plastique, même si beaucoup d’organisateurs font des efforts pour les limiter. Gobelets, bouteilles, emballages alimentaires, films de protection, goodies… tout est plastique. Le hic ? Tous ne sont pas recyclables.
Ce qui fait la différence, c’est la qualité du tri en amont. En séparant correctement les plastiques recyclables (PET, PEHD) des autres, vous facilitez leur réintégration dans la filière. Vous pouvez aussi :
proposer des gobelets réutilisables consigné·es (ça marche très bien sur les événements festifs),
éviter les plastiques complexes ou multimatériaux,
limiter les objets à usage unique.
Certains acteurs événementiels vont même plus loin : ils collectent les plastiques en fin d’événement pour les transformer, via l’upcycling, en mobilier, accessoires ou objets design. Ça donne du sens, du style… et une seconde vie à tes déchets.
Flux 3 : le carton et le papier, le plus facile à valoriser (en apparence)
Papiers, cartons, flyers, emballages, boîtes à pizza… ce sont souvent les déchets les plus simples à identifier. Mais leur potentiel de recyclage chute s’ils sont souillés ou mélangés à d’autres flux (aliments, plastiques, etc.).
Pour bien faire :
sépare le flux dès la base,
sensibilise les exposants à n’utiliser que du carton nu (sans plastification),
prévois des points de collecte spécifiques, en amont du démontage.
Certains imprimeurs proposent des supports recyclables ou réutilisables pour la signalétique. Pense aussi à l’affichage mutualisé, au lieu de donner un flyer à chaque main tendue 😉
Flux 4 : les équipements techniques et la scénographie
Là, on entre dans le dur. Tous les éléments installés pour faire vivre un événement – structures, stands, panneaux, moquettes, câblages – sont souvent démontés… puis jetés. Et pourtant, ce sont des matériaux de valeur : bois, métal, PVC, tissu.
La solution ? Le réemploi. Des structures comme Muto ou La Réserve des Arts récupèrent ces éléments pour leur donner une seconde vie. Ce qui n’est pas réutilisable peut parfois être recyclé, à condition d’être trié proprement.
Et si vous voulez aller plus loin, pense dès la conception à la modularité et à la démontabilité de tes installations. Un stand bien pensé est un stand réutilisable. Un mobilier simple, solide et standardisé, c’est du temps gagné, des déchets évités.
Flux 5 : mobilier, moquette, objets non recyclables… que faire ?
Tout ce qui ne rentre pas dans les grandes catégories finit souvent… dans les indésirables. Pourtant, le mobilier événementiel peut très bien être loué, mutualisé ou donné. Certains organisateurs ont mis en place des partenariats avec des recycleries ou des associations locales pour récupérer les objets encore en bon état.
Quant à la moquette, elle est souvent posée pour quelques heures… puis arrachée. Il existe aujourd’hui des modèles recyclables ou réutilisables, à base de fibres végétales ou de matériaux recyclés. Là encore, la clé, c’est l’anticipation. Privilégier les bons fournisseurs, poser correctement, et ne pas la souiller pendant l’événement sont des réflexes à adopter.
Recyclage événementiel : un levier d’image… et de cohérence
Chaque flux traité avec soin, chaque geste de tri facilité, chaque objet réutilisé devient un message en soi. Le recyclage événementiel n’est pas qu’un enjeu logistique, c’est un acte fort, une prise de position. Il permet d’aligner l’organisation avec des valeurs contemporaines de sobriété, de responsabilité, d’ancrage local.
C’est aussi un argument commercial et un avantage concurrentiel. Un événement propre, bien géré, qui valorise ses déchets, c’est un événement qui attire des partenaires, rassure les collectivités, fidélise son public.
Et cerise sur le gâteau : toutes ces démarches sont mesurables et communicables. Vous pouvez en faire un bilan, une infographie, un retour d’expérience – et inspirer à votre tour d’autres acteurs du secteur.
🌿 Le mot de la fin
Maîtriser le recyclage événementiel, ce n’est pas ajouter une couche verte à ton événement. C’est repenser son fonctionnement pour qu’il laisse des souvenirs, pas des poubelles. En abordant les choses flux par flux, tu identifies les bons leviers, tu mobilises les bons partenaires, et tu construis un événement plus intelligent, plus sobre, plus respecté.
Chez Hector, on en est convaincus : chaque déchet bien géré est une petite victoire pour demain. Et chaque organisateur qui s’empare du sujet devient un acteur du changement.